Le sceau-cylindre d’Uruk

Ce cylindre-sceau de l’époque d’Uruk date appro-ximativement de 3300 av. J.-C.

L’empreinte de ce sceau, que nous voyons ci-contre, porte sur sa partie gauche deux signes courbes symétriques, une étoile et une hampe ansée à banderole – symbole d’Inanna – qui peuvent être déchiffrés comme étant:

dingir.innna.HÚd.sig, dont le sens doit être :
« la déesse Innana, [astre] du lever et  coucher [du soleil] »

Or Inanna est la déesse sumérienne de l’Amour. On  mesure que c’est bien de cette identification plus de cinq fois millénaires entre cette divinité et l’Étoile du Berger que nous avons hérité par le canal des Anciens pour la nommer Vénus.

Empreinte de cylindre-sceau de la période d’Uruk (3300 av. J.-C.), Collection Elder­meyer.

Le taureau de cette figure est un animal souvent lié par la  mythologie à la déesse et il est probable qu’il n’ait ici aucune signification astrale. Quant aux trois étoiles placées au-dessus de lui, il s’agit peut être du symbole des 3 astres principaux : la Soleil, la Lune et Vénus.

Chez les Grecs de l’époque homérique, l’étoile du soir était nommée Hesperos, celle du matin Heusphoros, c’est-à-dire « qui apporte l’aurore », voir HOMÈRE, Iliade, XXII, 318 et XXIII, 226, ainsi que HÉSIODE, Théogonie, 381. La découverte de l’unicité des deux astres est attribuée, selon les sources antiques, à Pythagore ou à Parménide, ce qui nous mène à la fin du VIe siècle av. J.-C. ou au début du Ve. On notera avec intérêt que trois millénaires plus tôt, les Sumériens étaient déjà parvenus à cette conclusion…