Mise à jour le 05/11/2010
La voûte astrologiquede la chambre de Griselda,Roccabianca
Texte établi par Roland Laffitte
La construction du château de Roccabianca en Émilie a dû se faire entre 1458 et1464. Les fresques de la chambre située dans la tour sud-est du château sont consacrées à l’histoire de Griselda, dont Boccace fit, dans le Décaméron, l’héroïne de l’un de ses contes, et le plafond de cette salle présente une carte astrologique exécutée par un peintre anonyme. La date de la construction de l’édifice est déduite de la présence, dans un carré des tableaux de l’histoire de Griselda, du sceau d’Enea Silvio Piccolomini, qui fut pape sous le nom de Pie II de1458 à 1464. La carte céleste de la chambre dite de Griselda présente une grande originalité par rapport aux fresques de l’époque qui illustrent les Phénomènes d’Aratos. La place dévolue aux planètes dans le ciel a conduit plusieurs chercheurs, dont Kristen Lippincot, à supposer que ce plafond représentait les thèmes astraux croisés de Pier Maria Rossi, comte de San Secondo, qui fit bâtir le château de Roccabianca et celui de sa belle, Bianca Pellegrini, à qui il le dédia.
Vue de l’un des murs de la chambre présentant trois tableaux de l’histoire de Griselda et le quart du plafond avec ses figures célestes Voici maintenant le schéma compte du plafond tel que nous le présente Kristen Lippencot qui a consacré à cette voûte une étude riche et détaillée :
Toutes les figures présentes sur cette fresque, qui correspondent aux différentes constellations classiques ainsi qu’aux planètes disposées de manière à donner un thème astral, sont de nature astronomique. Une seule figure, qui est indiquée par une flèche rouge et qui est, pour les uns un feu, pour les autres une sorte de nuage, n’a pas reçu à ce jour d’explication satisfaisante. Pour ceux qui y voient un nuage, on a pensé à Praesepe, c’est à dire à la nébuleuse de la constellation du Cancer, appelée depuis Messier amas M 44. Mais à l’époque de la confection de cette fresque astrologique, le récit de Pietro d’Abano qui rapporte les propos de Marco Polo (voir la page sur « Les Nuages de Magellan » ), est largement connu des érudits et il n’est pas impossible que l’on ait voulu placer dans le ciel le seul objet objet céleste austral qui ne figure naturellement pas chez Aratos. Nous aurions de ce fait la première image des Nuages du sud sur une carte stellaire. Cela nous paraît en tout cas une explication tenable. Voir : LIPPINCOT Kristen, « The Astrological Vault of the Camera di Griselda from Roccabianca », dans Journal of Warburg and Courtauld Institute, n. 48 ( 1985), p. 42-70.
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